Le Tiret
Sculpture, livret et rencontres publiques
Triennale Bex & Arts 2020
22.6.–18.10.2020
Ce projet s’appuie sur une enquête menées depuis 2015 à partir de la tombe de la romancière Alice Rivaz (1901-1998) en écho avec ses propres écrits, en particulier la métaphore du tiret séparant les dates de naissance et de mort sensé « contenir toute notre vie ». Avec ce simple signe de ponctuation, Rivaz avait développé dans plusieurs de ses textes une réflexion profonde sur la vie comme passage – d’un lieu à l’autre, d’une époque à l’autre –, et sur l’invisibilisation des pratiques de soin et d’attention qui sous-tendent notre existence.
À l’invitation de la Triennale Bex & Arts, Aurélien Gamboni a fait réaliser une sculpture de pierre à l’image du tiret de la tombe d’Alice Rivaz, connue comme l’une des grandes plumes de la littérature suisse et romancière féministe pionnière.
Taillée dans le granit des Alpes suisses par le sculpteur Vincent DuBois (Atelier CAL’AS), la sculpture se donne à voir à la fois comme objet de regard et de curiosité distraite – un signe typographique égaré dans le paysage, à la fois imposant et discret – et comme support, à mi-chemin entre un banc et une plateforme, accueillant les personnes qui voudraient y faire halte et donnant lieu à une série de rencontres publiques.
En l’absence de tout autre signe, Le Tiret apparaît comme un symbole incomplet, destiné à ouvrir un espace de réflexion à partir de cette image de pensée que nous aurait léguée Alice Rivaz, ici matérialisée dans le granit. En écho à la thématique de la Triennale « Industria », cette sculpture se présente comme une invitation à penser et incarner cette tension entre des époques et des mondes différents, et le mouvement qui nous tire de l’un à l’autre. Comment se ré-approprier ce mouvement pour envisager de nouvelles façons de faire transition, entre des héritages à re-penser et des avenirs à ré-écrire? Si le tiret peut au premier regard évoquer une forme de vanité, symbolisant la finitude de toute chose, une fois délesté de ses dates il semble ouvrir à de nouveaux possibles.
Dans le cadre de la Triennale et malgré les limitations imposées par le contexte de la pandémie, un premier événement a pu être réalisé le 13 septembre, avec une "assemblée de lecteur-trices" (lectures participatives de textes de Rivaz) ainsi qu’une rencontre avec des membres de l’Association Alice Rivaz pour évoquer leur engagement de longe date pour la diffusion et la réception critique de son œuvre.
Un livret de 44 pages accompagne le projet, comprenant une série de fragments d’entretiens avec des spécialistes de l’œuvre de Rivaz, des connaissances et membres de sa familles. Cette édition retrace l’enquête sur la tombe de l’écrivaine, tout en laissant entrevoir la richesse des interprétations possibles du "tiret d’Alice".
Suite à cette exposition, la sculpture a été hébergée temporairement dans la cour du Collège pour adultes Alice Rivaz (CPOAD), avant d’être installée dans le parc de la Villa Bernasconi – centre d'art de Lancy. Un collectif s’est alors constitué sous le nom de l'Institut d'étude des intervalles (iEi), mandaté pour organiser un programme de rencontres publiques annuelles autour du Tiret jusqu’en 2031:
i-e-i.net
Sculpture conçue par Aurélien Gamboni et réalisée par Vincent Du Bois de l'atelier Cal-AS
Coproduction: Triennale Bex & Arts et Villa Bernasconi, centre d'art de Lancy
Avec le soutien de la Ville de Genève, de la Ville de Lancy et de la société Ongaro & Co S.A.
Livret mis en page par Schaffter Sahli, et imprimé à 800 exemplaires chez Noir sur Noir, Genève
> investigations : Le Tiret d'Alice
> projets : Le Tiret d'Alice Rivaz (Habiter l'intervalle)
> texte : Le Tiret