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A wall, a snake, a spear, a tree, a fan, a rope

Frame, Frieze Art Fair, Londres, octobre 2009
Avec la galerie Tanya Leighton, Berlin

"A wall, a snake, a spear, a tree, a fan, a rope" traite des tentatives de «globalisation narrative», de leur indiscutable nécessité et leur inévitable échec. Le titre de l’installation renvoie à la parabole bouddhiste de l’Eléphant et des aveugles, un conte indien tiré du Nirvana Sutra qui a connu un succès considérable en Asie et jusqu’au Moyen-Orient. Il en existe également une version chinoise, japonaise, jaïniste et perse – ainsi qu’une adaptation par le poète américain John Godfrey Saxe au 19e siècle. Dans la plupart de ces versions, six aveugles sont réunis autour d’un éléphant et priés de décrire cet animal qu’ils n’ont jamais vu. Chacun touche une partie différente de l’animal : celui qui touche l’estomac déclare qu’il s’agit d’un mur, celui qui palpe la trompe y voit un serpent, un autre interprète la défense comme une lance et, de la même manière, la jambe est interprétée comme un arbre, l’oreille comme un éventail, et la queue comme une corde. Les aveugles finissent par se disputer sur ce qu’ils pensent être la vérité et, selon les versions, la morale diffère ; allant d’un constat pessimiste sur l’impossibilité des hommes à s’entendre, à l’hypothèse plus heureuse que chacun détiendrait une partie de la vérité, en passant, dans le poème de Saxe, par une allégorie des guerres théologiques, lorsque les hommes «débattent autour d’un éléphant qu’aucun d’entre eux n’a vu».

Dans cette installation, Aurélien Gamboni traduit la parabole en une proposition conceptuelle : des six éléments résultent six œuvres (ou groupes d’œuvres) en tension les uns avec les autres, rejouant la “lutte de récits” qui pousse chacun à tenter d’englober les autres.

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Vues de l'installation
"A wall (Risk tree analysis)" et "A fan (Vous les Occidentaux)"
"A spear (trompe l'oeil)"

> investigation: Seven Years (Mon éducation: 2005-2011)
> texte: Emilie Bujès sur Mon éducation